La documentariste s’est ensuite faite détective, pour retrouver les personnes survivantes, notamment via de petites annonces dans les journaux. Des enfants juifs et non juifs séparés par la guerre, anciens locataires aujourd’hui âgés et éparpillés à Paris et dans sa banlieue, en province, à Melbourne, New York, ou Tel-Aviv. Odette, Jacques, Thérèse, Albert, Henry, Jeanine,… ils avaient entre 5 et 14 ans, la plupart n’ont pas revu leurs parents depuis lors.
Ruth Zylberman les a rencontrés, a tenté de recomposer avec eux la disposition des intérieurs (avec du mobilier miniature). Deux d’entre eux sont revenus sur les lieux où résonnent les cris des enfants d’aujourd’hui ; le présent insouciant, toujours le même. Dans l’immeuble ; le passé et le présent sont filmés ensemble, tout comme les pierres et les habitants. Les fantômes reprennent leurs droits sur la cour, les murs, les escaliers.